Dans le ventre de la Ballerine

« C’est bavard le corps humain. Quand tu marches en canard par exemple. C’est pas seulement parce que tu as fait beaucoup de danse à l’académie quand t’étais petit. C’est aussi peut-être parce que t’es un gars ouvert, t’aimes bien le dialogue, tu laisses les gens entrer chez toi. Ça vient des hanches, tu fais pas vraiment exprès, mais là on pourrait dire que c’est ton corps qui parle. Voilà, tu marches en canard et tu parles. 

Dans le ventre de la ballerine s’apparente à une étude sur le corps humain et ses métaphores. Sur scène, des artistes témoignent physiquement de l’évolution de leur corps au cours de leurs vies et de leurs parcours professionnels. Comme il y a tous ces corps réunis - circassiens, danseurs, comédiens et même les techniciens - ça crée une fusion. Ça se mêle dans tous les sens. Les gens, les matières, les lumières, les sons. Les éléments qui constituent le théâtre deviennent des agrès de cirque et l’espace mute. Les artistes se transforment en globules, en clavicules, en testicules… La scène devient

peu à peu l’intérieur fantasmagorique d’un être vivant composé de toutes ces individualités. Alors, le théâtre se lève, il est dans ses beaux rideaux de velours noir et il dit : "Je suis un corps humain". »